Le Haut Empire Romain : Introduction

Publié le par Les L3 d'histoire de poitiers

NOTES de Cours n°1- Le Haut Empire Romain: INTRODUCTION

-27, Octavien devient Auguste, c’est la fin de la république romaine et le début de l’empire.
Ces deux concept de république et d’empire n’existent pas, ce sont des concepts imaginés par les modernes. Les anciens n’avaient pas de constitutions, les institutions sont sur la longue durée avec la Res Publiqua, l’État. L’empire est une Res Publica qui continue avec un homme providentiel, super magistrat. Pourquoi en est-on arrivé là ?
Cela ressemble à une monarchie hellénistique, mais n’en est pas une. Le fondement des monarchie hellénistique (juridique et religieuse), c’est la victoire qui fait du monarque un protégé des dieux.
Les Romains ont horreur des monarchies avec le souvenir des Tarquins. Le pouvoir d’un seul n’est donc plus le bienvenu, mais réapparaîtra sans dire son nom. L’histoire du Rome est une cité qui s’étend jusqu’aux limites du monde connu avec une réforme nécessaire des institutions.
Le mot empire est issu du latin IMPERIUM, il ne veut pas dire empire. En réalité, il désigne un type de pouvoir, le pouvoir civil et militaire donc le plus élevé. Il  y a certains magistrats qui le sont à imperium (civil et militaire) et d’autres qui ne détiennent que la POTESTAS (que  civil) et enfin le troisième mot pour désigner pouvoir, c’est AUCTORITAS qui est un mot pour désigner le pouvoir du Sénat, de ce conseil qui gouverne Rome dans la longue durée.
Dans les textes, on n’emploie jamais le mot imperium. Le mot IMPERATOR ne veut pas dire empereur mais général victorieux et il y en a beaucoup, on utilise d’autre mot comme PRINCEPS qui veut dire le premier des citoyens, d’où ce concept de PRINCIPAT qui est le haut empire.
Plus tard, l’empire romain va se poursuivre et au IV° et V° on parle de DOMINAT (fondé sur DOMINUS seigneur).

Comment en est on arrivé là ? Le gouvernement de Rome sont des institutions de la cité sur le modèle gréco-romain, avec la POLIS (grecque). CIVITAS (c’est la polis grecque) désigne l’ensemble des citoyens. Avec des magistrats, qui exercent le pouvoir dans une certaine compétence dans un temps donné.
Le peuple, ce n’est pas tous les gens qui habitent dans la cité. La version démocratique athénienne ne concerne pas l’ensemble de la population.
Le conseil d’ancien magistrat, sens même du mot Sénat (ce sont les vieux, seniores ; la racine sen désignant le mot âgé).
Le peuple élit le Sénat (pas forcément la démocratie qui n’est qu’une variante) le Sénat vote les lois et quand les magistrats ont fini d’exercer leur pouvoir, entrent au sénat. Au final, ce sont les anciens qui ont une vue de long terme. Ce système est parfait pour une cité État au territoire limité. Et donc quand le territoire s’étend ne serait ce qu’a l’ensemble de l’Italie cela se complique.
Au moment ou nous nous situons en –27, la cité couvre toute l’Italie.  Le reste ce sont des territoires conquis qu’il faut administrer. On y envoi d’ancien magistrat. Les provinces sont toujours en dehors de l’Italie a commencer par la première province : la Sicile. L’Italie est la cité de Rome. Le problème c’est que les magistrats n’obéissent à aucune règle. Ils ne sont pas salariés et doivent donc piller les territoires des provinces, quand cela fait des vagues, il y a des procès à Rome comme pour Verres ou il y a la prononciation des Verrine.
L’empire a été une solution, avec des institutions qui évolues vers l’amélioration de l’administration des provinces de manière moins brutale et plus rationnelle.
Autre raison a ce bouleversement politique : le système oligarchique (gouvernement du petit nombre ou les grandes et riches familles se font élire) ou aristocratique (gouvernement des meilleurs). Ce système est très soucieux de ne pas laisser arrivé  un personnage pour exercer un pouvoir personnel. Le modèle hellénistique finit par inspirer certains magistrats accumulant le pouvoir sur leurs têtes.
Il n’y a pas à Rome de militaire de carrière. Mais les magistrats à imperium commande automatiquement les troupes. Ils ont lié des liens étroits avec leurs soldats en activité ou en fin d’activité (vétéran).
Marius ouvre l’armée au pauvre, aux prolétaires qui a Rome désigne la classe de la population pauvre et qui ne vote pas et qui n’a que pour seule richesse ses enfants. L’état romain distribue alors les armes. Il  y a un grand lien entre les gens qui dépendent du général. Système de clientélisme qui pousse ces proches à pousser au pouvoir à n’importe quel prix son général.
Dans ces troubles de la fin de la république, il y avait deux sensibilités. L’une conservatrice, l’autre populaire.  Il y a le parti donc des OPTIMATES contre le parti des POPULARES.
Les hommes politiques chanceux se partagent entre ces deux courants par descendance ou par ambition, il  y a des guerres civiles. César est un Populares et Pompé un Optimates.
César veut arriver au pouvoir en se servant du peuple, en le soignant pour faire avancer les choses.
Deux catégories de guerre, la guerre juste et l’injuste. La guerre civile est injuste et Octavien va en finir avec la guerre civile.

Ce pouvoir personnel n’a jamais pu s’exprimer pendant longtemps. On a d’abord été timide en ne mettant que ses hommes aux postes clefs.
César est allé plus loin puisque lui, une fois victorieux du reste du monde. Il commence a se comporter comme un personnage divin et se fait nommer dictateur. Institution exceptionnel, ou quand il y a un grand danger, on nomme pendant six mois un dictateur. Sauf qu’il se fait nommer dictateur perpétuel. Ses partisans ont même voulu lui donner la couronne d’or et ce sont les optimates qui par peur l’on assassiné pour que César ne se proclame pas Roi. Octavien (fils adoptif et petit-neveu de césar) en a tiré les conclusions qu’il ne fallait pas qu’il fasse comme César. Il va trouver un système qui ne sera pas l’abandon de la république et par une monarchie non plus.
En grec, Auguste se dit Sebastos (d’où le Sebastopolis = ville d’auguste). Un auguste, c’est une personne qui a réussi a inventer un pouvoir qui est total mais qui ne choque pas les romains. Avec deux facette de pouvoir : à Rome et à l’extérieur. Il se présente comme le premier magistrat. Il se fait décerner les titres de magistrats normaux à l’extérieur, il est un magistrat à imperium, ou bien évidemment,  les généraux sont sous ses ordres.
Il s’appuie aussi sur une dimension religieuse extrêmement importante. C’est par sa victoire sur son rival Antoine en –31 (Actium) qui met fin au guerre civil qui fait que celui qui va s’appeler auguste tire tout son charisme et cette victoire, il l’a doit à un dieu, Octavien en choisi un, Apollon. Cela fait d’Octavien un personnage à part, d’autant plus que César à été divinisé Post-mortem (apparition de la comète de Halley au moment ou l’on brûla le corps de César). Auguste est alors le fils du divinisé (DIVI FILIUS). (Attention, César n’a pas été empereur puisque pas auguste mais seulement imperator républicain).
Le nom Auguste est religieux,  AUGUSTUS est un adjectif du domaine religieux qui désigne des choses qui tiennent à l’action des dieux. AUG = AUGERE= accroître-augmenter.

L’empire romain s’arrête en  1806 avec la fin du Saint Empire Romain Germanique. L’idée romaine a alimenter les rêves politiques de toute l’Europe jusqu’au XIX°, le III° Reich se référant plus a Charlemagne puis a Otton qu'a Auguste.
L’Église jouant un grand rôle dans cette idée puisque le pouvoir du Pape, au moyen age, fondé sur un fau, la donation de Constantin, ou Constantin fait don de l’empire au Pape ce qui fait que les papes se réclament d’un pouvoir temporel fort.
Le modèle romain est partout en Europe.
On va couvrir le haut empire jusqu’en 192 par ce que c’est la fin d’une grande dynastie, ou c’est un moment ou l’empire romain ne connaît plus sa période d’apogée et les difficultés commencent. Il n’y a pas de dynastie de droit puisqu’il n’y a pas de  constitution. La première dynastie est faite de deux grandes famille, les Julii et les Claudii. Ces deux grandes familles sont des familles de Rome (pas d’Italie).
Quand Néron meurt, dernier des Julio-Claudiens et là c’est la guerre civile, le pouvoir est à prendre.
Les empereurs judéo claudiens : Auguste, Tibère, Caligula, Claude et Néron. Cette dynastie nous mène jusqu’en 68.
Après, il n’y a plus d’héritiers. Une guerre civile éclate, le pouvoir est vacant, certains pensent à revenir à la république. C’est l’année des 4 empereurs. C’est finalement l’un des prétendants au pouvoir qui va créer une nouvelle dynastie, la dynastie Flavienne de la gens Flavia. Ce n’est pas une vieille famille mais une gens d’Italie, des romain de la « seconde zone ». Son fondateur est Vespasien, ses deux fils : Titus et Domitien.
En 96, nouvelle crise, c’est le sénat qui décide de pousser au pouvoir l’un de ses membres, le vieux sénateur Nerva. Il n’a pas de fils et va initier une tradition qui aura cour tout le deuxième siècle, il adopte son successeur.
Nerva est le premier d’une dynastie « factice » même si l’adoption vaut filiation. C’est la période de la dynastie Antonine. C’est le nom d’un des empereurs que l’on a mis au pluriel. Cette dynastie va durer pratiquement un siècle. Nerva, Trajan, Hadrien, Antonin, Marc Aurèle et Commode (seul fils de sang proche).
On a affaire à des empereurs dont l’origine est de péninsule Ibérique, de Bétique (Andalousie actuelle). Ce sont des citoyens romains de province, il y a une sorte d’ouverture. Les provinciaux même si ce ne sont pas n’importe lesquels, il participent au gouvernement de l’empire. C’est l ‘époque de la Pax Romana.

Le cadre géographique : (cf cartes).
Vers –350 : territoire du Latium.
-323 : pouvoir étendu vers le sud et la Campanie. Au moment ou l’empire oriental d’Alexandre est énorme.
-264 : Rome est maîtresse de la majeure partie d’Italie de l’Apennin aux frontières de la grande grêce. Nous sommes à la veille des grandes guerres entre Rome et Carthage.
-218 : après la première guerre punique dont l’enjeu était la Sicile. La Sicile devenant la première province. Elle s’étend aussi dans la plaine du Pô, a mis les pieds de l’autre cotés de l’Adriatique.
-121 : après la deuxième et troisième guerre punique. Possessions carthaginoise d’Espagne deviennent romaines avec la seconde guerre punique, la Sicile est tout entière aux mains de Rome et à la troisième guerre punique, avec la défaite de Carthage, l’Africa devient la possession des Romains.
Autre conquête, le sud de la Gaule. Guerre de macédoine, le royaume tombe et enfin, le royaume de Pergame qui est légué par testament à Rome, cette province devient l’Asia.
-44 : à la mort de César, fin de la république. Pompé à conquis ce qu’il restait du royaume Séleucide tout en s’emparant de divers territoire sur la cote du Pont-Euxin, il y a un réseau de clients qui seront réduit à devenir des provinces. Seule l’Égypte subsiste. A l’ouest de l’Africa, ils conquièrent la Numidie et enfin, la conquête de la gaule intérieure.
14 : on voit le résultat d’Auguste. Il y a la conquête de l’Egypte, un bout d’Asie mineure et Rome traverse le Danube. Les Alpes ont été conquises (œuvre de Tibère et Drusius). Le Rhin a été passé. Il ne reste que peu d’enclave sur le pourtour méditerranéen.
138 :Empire à son apogée, sous le règne d’Adrien. La Bretagne a été conquise par Claude. Tout le pourtour méditerranéen a été indexé.  Trajan avait conquis la Dacie.

Disparité de la taille des provinces entre la Tarraconaise par exemple et les Alpes-Maritimes qui sont petites.
Séparation interne à l’empire vis-à-vis des langues véhiculaires avec le latin en occident et le grec en orient. Il y a une quantité de langue parlée qui rend les citoyens polyglottes par nécessités (commerce…).

Pour ce qui est de la documentation.
 Sans un certain nombre de textes, nous ne saurions que peu de chose sur cet empire. Ces sources, pour l’époque d’Auguste, ou le premier prince a utilisé les intellectuels pour des œuvres de circonstance. En particulier en histoire, avec Tite Live dont nous ne possédons qu’une seule partie de ses livres. C’est une histoire de Rome vue par les Romains. Auparavant, des historiens étrangers de Rome nous ont parlé de Rome avec Polybe par exemple ce qui donne une histoire romaine vue par un grec.
Tite Live à eu recours à l’analystique. Ces ouvrages sont toujours de moins bonne qualité que les ouvrages que l’on doit aux grecs.
À l’époque d’Auguste, dans le domaine de la poésie, Virgil fait ses preuves. Probablement un lointain descendant d’un Celte. Il est le poète de service, sur commande d’auguste, il écrit la grande épopée de l’Énéide. C’est une réécriture de l’histoire. Ce sera un ouvrage majeur, c’est dans cet ouvrage que l’on apprend à lire.Il a composé d’autres poèmes qui nous servent aussi de source, plus véritable comme les Bucoliques et les Géorgiques. Poésie paysanne pour le retour à la terre, Octave pensait que c’était le luxe qui avait donné lieu à la guerre civile.
D’autres poètes, qui pratiquent de la poésie amoureuse. Certains serons exilés du fait d’un débordement de mœurs, comme Horace qui a passé sa fin de vie sur le Danube. Horace qui a composé des Odes à l’occasion des jeux séculaires de Rome.

Après Auguste, on rencontre d’autres auteurs :
Comme Strabon, originaire d’Amaséia (Pont-Euxin), vivant entre –64 et 20. Ni historien ni géographe, l’œuvre de Strabon nous décrit dans Geographia l’empire au début du règne de Tibère.
Durant le règne de Néron, il  y a un cas atypique, c’est un roman. C’est Pétrone qui a composé le Satyricon.
Début du II°siècle, Plutarque, béotien né à Chéronée, vit entre 46 et 120, il écrit en grec. Son œuvre est en fait des biographies. Celle de Marius par exemple mais surtout des empereurs même si il y met des considérations morales.
Le plus grand historien latin, Tacite qui s’appelait probablement Cornelius qui a été consul en 97, puis gouverneur d’Asie sous le règne d’Adrien. Il est de la classe sénatoriale. Il a composé toute une série d’ouvrages importants.  Dont deux œuvres, les histoires de 69 à 96 (Flavien) et les anales 14 à 68. Cela se  présente sous forme de biographie d’empereur. Mais aussi sur son beau-père, Agricola, l’un des généraux qui a conquis la Bretagne. Œuvre que l’on complète en général avec Suétone.
Pline le jeune, écrivain important entre 61 et 112, il est né à Côme (prêt des alpes), avocat  à Rome, il a été gouverneur de la province de Bithynie sous Trajan.
Nous possédons de Pline Le jeune des lettres à l’empereur Trajan. Il a écrit un panégyrique de Trajan.
Suétone, il est très mauvais mais utile. Avocat, secrétaire d’Adrien, il a écrit Une vie des Douze Césars, ce qui est donc une série de biographie.

Après, c’est plus compliqué. Après les deux premiers Antonins, on ne sait pas pourquoi on n’a plus de source, on est obligé de prendre des sources non contemporaines du début du troisième voir du quatrième siècle. Il  y a quand même Marc Aurèle, cas unique mais ce n’est pas une œuvre historique mais un philosophe Stoïcien dans Pensée pour moi-même.

Deux ouvrages postérieurs intéressants :
Début du III° sous l’époque des Sévères, DION CASSIUS, originaire de Nicée, sénateur de Rome, consul en 229. Il écrit en grec une histoire romaine.  Dès début de Rome à 229.
L’autre du IV°, c’est un ensemble de biographies d’empereurs qui s’annonce comme l’œuvre de toute une série d’auteur dont on a les noms mais qui sont des faux. C’est l’Histoire Auguste.





Publié dans histoire romaine

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article