L’Egypte Lagide : une société multiculturelle

Publié le par Les L3 d'histoire de poitiers

L’Egypte Lagide : une société multiculturelle

L’Egypte reste le seul exemple d’un pouvoir Hellénistique qui prend le contrôle d’un territoire avec plusieurs peuples sur un même territoire, cela entraîne une domination de plusieurs peuples sur d’autres.
On a parlé de société coloniale (ségrégation), on a parlé de société mixte (échange et relations) aujourd’hui on parle de société multiculturelle, à la manière de l’Amérique contemporaine.  Pour Droysen, l’Egypte Lagide était la fusion entre la Grèce et la culture pharaonique déclinante. Pour claire Préaux on assiste à la coexistence des deux cultures. L’analyse Marxiste en terme de rapports de force politiques et économique, estime que les colons exploitent l’Egypte. Depuis  20 –25 ans, une nouvelle analyse envisage des grilles plus sociologiques, d’école américaine. Cette dernière considère qu ’il y a en Egypte la coexistence de culture fractionnées (juifs, grecs, égyptiens…).

I. Pouvoir Grec et société Egyptienne.

1) La domination greco-madéonienne.

La domination est d’abord d’ordre politique, les Macédoniens confisquent le pouvoir aux Egyptiens, la langue du pouvoir est grecque. Les Egyptiens restent à des niveaux intermédiaires. La ville du pouvoir est par ailleurs plus une ville grecque qu’une ville égyptienne. Les égyptiens apparaissent seulement au cours du II ème siècle.

2) Société coloniale ou société inégalitaire.

Les éléments extérieurs que sont les colons constituent un grand minoritaire et dominant. Il doit trouver son identité dans des marqueurs identitaires forts. Cette domination est socioéconomique. Est-ce que la société de l’Egypte Lagide correspond à ces critères ? En partie. Le système  clérouchique renvoie à des abus de la part des colons. Les marqueurs identitaires restent forts, l’éducation est grecque, la langue dans le Fayoum est le grec, on trouve des gymnases.Il est difficile de tenir un discours à l’échelle de pays car les régions sont différentes, mais il est certain d’avoir un opposition entre la ville grecque et la campagne égyptienne. Les macédoniens exploitent-ils réellement la population ? Oui aussi en partie car ce que produisent les égyptiens tombe dans les poches du fisc, mais le reste va aux temples sans que cela ne reviennent aux grecs. Certains grecs sont de plus pauvres.
On parlera plus de société inégalitaire reprise et contrôlée par les grecs sans être pour autant une société coloniale.

II. Entre collaboration et tensions : une société double.

1) Un discours idéologique a destination des Egyptiens.
(voir la stèle de Pithom, inscriptions de Philae)

Les grecs reprennent des canons, des styles égyptiens. Mais cela marque plus un point de jonction idéologique entre le pouvoir Macédonien et l’élite égyptienne.

2) Le maintien de deux mondes séparés ?

Dans le Fayoum ou dans le delta, les Egyptiens cohabitaient avec les Macédoniens. Entre Haute-Egypte, les choses sont différentes, à Thèbes il y a très peu de grecs, la société égyptienne vit en vase clos.
La question de la langue est aussi très importante. Les habitants de l’Egypte ne sont pas bilingues. Le grec sert aux grecs, au pouvoir, aux juifs, sans plus. La majorité de la population continue à parler démotique.
Dans certains documents les deux langues se croisent, les cahiers de charge des fermiers, sont dans les deux langues. Les deux système restent étanches entre eux, les grecs suivent une éducation à la grec, les égyptiens, une éducation égyptienne.  Même si il y a des croisements artistiques entre les deux peuples, chacun conserve ses codes. 

3) Les tensions des II ème et Ier siècle ; une cristallisation identitaire ?

Dès le IIIème siècle, il y a des tensions entre les communautés. Les Egyptiens ont un sentiment d’infériorité. Au 1er siècle se développe les période de révoltes à l’encontre du pouvoir. Faut-il y voir une affirmation de l’identité ? Non, il s’agit plutôt d’une réaction directe vis-à-vis d’injustices temporaire… sauf peut-être en Haute-Egypte.
 Dès le IIème siècle, le pouvoir Lagide ne va pas jouer contre la culture égyptienne. Il va même s’en servir pour conserver son pouvoir.

III. Une acculturation asymétrique aux IIe et 1er siècles.

1) Les grecs au milieu des égyptiens.

L’acculturation est le fait de s’approprier une partie de la culture de l’autre tout en restant soit même.
En Egypte, on assiste à des acculturations croisées. A partir du IIème siècle, l’apport de la population grecque ne se fait pas directement. Les égyptiens vont être introduit dans l’armée royale… Les clérouques subissent une acculturation, nombres de documents sont rédigés entre grecs et démotiques. Les contacts sont accrus entre les grecs et les Egyptiens, il existe de nombreux mariages mixtes se qui entraîne la création des doubles noms. C’est à ce moment là, que dans certaines régions on peut parler de bilinguisme.

2) L’assimilation socioéconomique et culturelle.

Plus d’égyptiens apprennent le grec (langue du pouvoir) que de grecs l’égyptien. On oblige en 145 par ordonnance royal un résumé en grec à tout document démotique.  Dès le troisième siècle l’élite égyptienne doit désormais parler grec. Le système de la ferme sera même partagé par les égyptiens alors qu’il n’avait aucune équivalence dans l’Egypte d’alors.
Mais on est pas grec ou égyptien par essence, on l’est lorsque l’on est reconnu comme tel. Par l’appartenance à une clérouchie.
Dans le domaine culturel, l’acculturation est beaucoup plus faible sauf à Alexandrie.

Conclusion

Les statuts sont encore très mouvants, c’est avec Auguste que les passages entre les catégories deviendront plus difficiles.

Les échanges entre les communautés sont d’intensité différente selon les régions.

Publié dans histoire Grecque

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K
vous vous prononcez seulement sur l'organisation sociale mais vous devez mettre l'accent sur la dynastie elle elle la portée de chaque PTOLEMEE a L'ÉGYPTE
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F
Votre site est tres instructif, mais vous seriez bien inspirés de donner le nom de l'enseignant pour chaque cours. La source est fondamentale a l'historienCordialement
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