QUESTIONS DE PEUPLEMENT DES COLONIES

Publié le par Les L3 d'histoire de poitiers

Le choix de faire une colonie de peuplement ou non est une réponse à des contraintes économiques. Les français développent peu leur peuplement par rapport aux autres puissances coloniales. Des différences entre les colonies continentales et les îles.

  I/ LA NOUVELLE France, UNE IMMIGRATION FAIBLE ET UN PEUPLEMENT MULTIETHNIQUE

1-    Dépopulation amérindienne

Dépopulation spectaculaire à chaque fois que les populations locales entrent en contact avec les européens et se phénomène se produit tout au long de la période coloniales.  Cela est surtout dû au choc microbien. Exemple : Les hurons et les iroquois ont vu leurs populations largement diminuer.

2-    L’immigration ?  

 

 

 

 

a-     Faiblesse

 1600-1760 :30 000 émigrants mais 10% ne sont jamais arrivés et une grande partie n’ont pas fait souche (n’ont pas eu d’enfants). Les chiffres varient selon les politiques de la monarchie :

 

 

            -1660-1669 : période favorable pour le peuplement.

 

     -1750-1759 : Période favorable au renforcement de la population à cause de la guerre contre les anglais.

 b-    Incitations

 

 

Choix d’une politique de peuplement avec une tentative de sédentarisation et de conversion des populations indiennes.   On utilise des engagés : des hommes qui partent dans les colonies et on cherche à les faire rester dans les colonies et à y travailler pendant 3 ou 5 ans. Mais leurs conditions de vie sont très dures ce qui explique le mauvais fonctionnement de ce système. " Les filles du roi " : Jeunes femmes dotées par l’intendant pour émigrer en Nouvelle France, y travailler, y avoir rapidement des enfants pour enraciner le peuplement. Il y aura environs 1000 femmes recrutées sur des critères de plus en plus exigeants. Des mesures économiques : Absence de corporations ce qui permet à un jeune ouvrier de s’installer plus facilement puisqu’il peut au bout de 6 ans se déclarer maître (alors qu’en France la maîtrise s’achète.

 Il y a aussi des redevances moins lourdes que dans le royaume mais c’est quand même un système seigneurial colonies anglaises l’installation est libre.

 Limites :

 

 

 - beaucoup d’engagés ne restent pas et ainsi disent en métropole qu’il ne faut pas partir.

 - la monarchie promet plus qu’elle ne paie.

3-    Caractéristiques de ces populations immigrantes

Beaucoup de gens des villes mais ce sont souvent des gens qui avaient migré pour fuir une situation trop difficile. Beaucoup de soldats qui sont donc des gens d’origine très modeste, il y à aussi les engagés, une toute petite partie formée d’ecclésiastiques et de notables. Un déséquilibre des sexes : émigration surtout masculine d’où les filles du Roi.

Populations qui ont un comportement démographique spécifique : taux de croissance naturelle très élevé et taux de natalité très haut. Il y à en moyenne 8 enfants par familles complète (=quand l’un des deux parents n’est pas mort) ce qui est lié au fait que les paysans de la nouvelle France ont une espérance de vie plus grande qu’en métropole.  

 

 

 

 

 

Répartition inégale sur le territoire : population concentrée près du St Laurent et en Acadie. Population plus urbaine que celle du continent ce qui est lié à l’importance de Québec.

 4-    Population métissés

a-     Amorce d’un métissage biologique au début de la période.

 Au départ favorisé par la monarchie. Les jésuites y sont favorable dès l’instant où il y à un mariage chrétien. Métissage plus fort en Acadie. 

 

 

b-Métissage dans un sens culturel.

Echanges de pratiques, inter connaissance des langues. A permis la survie des colons dans un monde où ils sont minoritaires.

c -Le développement de l’esclavage.

Toujours lié à la guerre et porte sur des populations réduites. Esclavage des amérindiens se développe au 17ème et 18ème ce qui est lié aux besoins des colons. la monarchie favorise cet esclavage en vendant ces prisonniers de guerres indiens. Reste un trafic très limité notamment car les îles ne veulent acheter que des africains et pas des amérindiens. Le nord de l’Amérique connaît aussi l’esclavage des noirs que le roi autorise pour cette région en 1689. L’esclavage se développe largement en Louisiane à partir du moment où elle est cédée à la compagnie des Indes  qui fonctionne avec le commerce triangulaire.

Conclusion : c’est une population très marquée par la diversité et par un grand contraste entre la société du Nord et la société du sud esclavagiste.

LA POPULATION DES ANTILLES

 

 

 

La législation de l’esclavage est une nouveauté, mais les esclaves peuvent s’émanciper sur le territoire français. Cette législation est reconnue comme coloniale, et non comme pouvant s’établir en France.

C’est un long processus qui voit le passage d’une population africaine transportée vers l’Amérique jusqu’au XIX°. Le premier espace importateur est le Brésil. La traite française se situe à la 4ème place des puissances esclavagistes. Elle représente le 1/3 de la traite anglaise. La traite fournit majoritairement pour l’économie de plantation.

 

 

 

1-    Conséquences démographiques de la colonisation

 

Dans un premier temps, l’esclavage se sert dans les populations indigènes. Dans les îles, les populations caraïbes pratiquaient l’agriculture de subsistance, dont le tabac (pétun). Les colons se font dès leur arrivée enseigner cette culture. On estime à 1 million la population indienne des îles. A l’arrivée de Colon, ils sont 500 000 à Saint Domingue.

Þ ces populations sont décimées par leur contact avec les européens, de part les maladies nouvelles, mais aussi de part leur exploitation très rude. Ces populations fuient vers les montagnes, les autres sont débarqués dans d’autres îles afin de casser les résistances.

Lorsque cette main d’œuvre c’est raréfiée, on l’a renouvelée en faisant appel à l’engagement des populations pauvres du royaume (les 36 mois en France). La population blanche augmente alors fortement dans les îles, la monarchie encourage cette engagement, car elle fournit une population stable pouvant défendre les îles. Le Gouverneur d’Oregon demande au Roi de modifier la loi sur l’engagement pour baisser le recours aux esclaves : l’engagement passe à 18 mois, ce qui contraint les maîtres à les habiller, à assurer leur liberté… Une loi en 1686 oblige les exploitants à avoir autant d’employés que d’esclaves (peur de la proportion noirs/blancs). 

 

           2- Le recours à l’esclavage

L’approvisionnement en esclaves se fait par la Hollande ou par le Portugal. Les circuits français se mettent en place au cours du XVII°. Bordeaux s’épanouit au XVIII°.

 

 

Le besoin de main d’œuvre se développe dans la deuxième moitié du XVII° en concurrence avec une politique de peuplement métropolitain. Dans le cadre du Code Noir (dont le philosophe Sala Monlens ? a fait un monstre juridique), se fait la législation de la traite.

La France est victorieuse face aux Hollandais lors d’une guerre ? ce qui lui permet d’obtenir des comptoirs sur les côtes africaines, ce qui lui permet elle-même de faire sa traite sans payer de sous-traitant.

Il y a une augmentation spectaculaire du nombre d’esclaves. Dès le début du XVIII°, il y a à Saint-Domingue 24 000 esclaves pour 6 000 habitants blancs. Ce déséquilibre s’accentue, en 1760, ils sont 200 000 esclaves et en 1790, ils sont 200 000 sans compter les affranchis et les hommes libres de couleur.

3-    Situation démographique de cette population esclave

Les esclaves importés sont pour les 2/3 des hommes. Cela a des conséquences sur le taux de mortalité et sur le mode de vie de ces populations.

Les Noirs bossales y ont une espérance de vie très courte (environ 10 ans) mais la plupart meurent au cours des 3 premières années d’esclavages. Cela est surtout du aux habitudes alimentaires et au travail dans des conditions très dures. Tout cela après un voyage éprouvant. La natalité est faible. Cela est liée à la faiblesse numérique des femmes mais aussi à une certaine forme de résistance par des avortements. Les propriétaires ne veulent pas s’occuper des enfants.

Il y a une faiblesse des mariages : 90% des naissances sont illégitimes. Les propriétaires des esclaves s’opposent au mariage car cela crée des problèmes lors des successions (mariage entre esclaves de différentes plantations). De plus, le mariage interdit la séparation des époux ce qui contredit parfois les projets des maîtres.

 

 

Il y a des menaces de sanctions pour les esclaves qui cherchent à fuir, à se révolter ou à se donner la mort. La fuite porte le nom de « marronage ». On distingue le petit marronage (fuite de proximité, vers la ville ou l’île la plus proche, souvent vouée à l’échec car vite retrouvé), du grand marronage (se traduit par la formation de communauté d’île la plus proche, souvent vouée à l’échec car vite retrouvé), du grand marronage (se traduit par la formation de communauté d’esclaves, c’est assez important sur le continent américain).

 

 

 

 

 

 

 

A Saint-Domingue, le principal lieu de fuite est vers la frontière entre la partie espagnole et la partie française. Les fuites peuvent donner lieu à des communautés qui gardent pendant des années leur liberté. Ex de Mackamadal, un esclave très instruit qui organise une société secrète marron qui cherche à lutter contre les blancs, notamment par l’empoisonnement. Cet homme est arrêté et brûlé vif.

 La société esclavagiste est constamment menacée. Surtout par les esclaves arrivant juste d’Afrique. Les anciens sont isolés par le système de plantation qui coupe les liens. La répression est très forte.

           4- Une société nouvelle  

 

 

 

Cette société est caractérisée par la présence massive d’esclaves. Les planteurs ont constamment peur des révoltes. C’est une société très mobile et très diversifiée.

 Un groupe de colons blancs : union d’antillais et de blancs, émigrés de plus ou moins longue date. Ils sont de plus en plus minoritaire et sont très hiérarchisés. Il y a une élite de grands propriétaires qui forment le groupe des GRANDS BLANCS, un groupe puissant lié de façons contradictoires aux gouverneurs et aux intendants. Ils ont leurs représentants à la cour et sont en conflit avec la monarchie sur le domaine économique. Il y a ensuite le groupe de la BOURGEOISIE DE TALENTS, des juristes, notaires, avocats, commerçants, ecclésiastiques. Cette population est assez étroite, quelques centaines de personnes. Il y a ensuite les PETITS BLANCS, des petits exploitants qui possèdent parfois des esclaves, ils cultivaient le tabac et se font peu à peu déposséder de leur terre. On les retrouve dans les villes comme matelots, boutiquiers, artisans. Ils ont des relations complexes avec les esclaves car ils menacent leur travail (pas payés donc plus intéressant pour un employeur). Ils cherchent à affirmer leur supériorité. Ils vivent dans les mêmes quartiers que les grands blancs.

 Les libres de couleurs : des affranchis, soit par acte juridique, soit par naissance. Un maître est toujours libre d’affranchir ses esclaves, mais la monarchie ne le valorise pas. Le Code Noir interdit le mariage entre maître et esclave, par cette loi, il veut limiter l’affranchissement des enfants qui naissent de ce type d’union. Les esclaves affranchis peuvent acheter la liberté d’autres esclaves. Certains hommes libres de couleur peuvent être riches, héritiers d’une plantation. Ex : Julien Raymond est une élite des libres de couleurs, il demande à Louis XVI l’égalité des droits pour tous. Il y a une hiérarchie liée à la couleur de peau.

 Les esclaves : il y a ceux qui sont nés en Afrique, et ceux qui sont nés dans les îles. Il y a un mépris entre les Noirs et les Sang-mêlés. Au sein des plantations, les esclaves de pioches sont opposés aux esclaves de cases (des domestiques, souvent des femmes). Il y a aussi des esclaves urbains, ils ont plus de chance que dans les plantations. Ceux que l’on nomme les bienveillants paient pour l’affranchissement des autres esclaves. 

 

 

 

 

 

Publié dans premier semestre

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article