Idée construction Européenne au XXème Siècle

Publié le par Les L3 d'histoire de poitiers

Idée construction Européenne au XXème Siècle

Le 29 mai, les Français ont voté non au projet de traité constitutionnel européen. Depuis l’Europe a évolué, elle s’est agrandie. Nous verrons ainsi l’histoire de l’Europe du moyen-âge à nos jours. En travaillant notamment sur un sujet délaissé par les décideurs européens : les volontés de ses habitants.

L’Europe : une idée qui vient de loin

Premier questionnement, quelles sont les limites géographiques de l’Europe, c’est un débat ancien et actuel à la fois.
Deuxième questionnement, le degré de conscience européenne. A-t-on envie de vivre une aventure commune, quels sont les grands moments de la prise de conscience européenne.
Troisième question, si unité européenne il y a quel type d’unité doit-on choisir ? deux solutions : la fédération européenne et confédération européenne. La fédération se fait aux dépens de la souveraineté nationale (ex : l’euro). L’option de confédération s’oppose au fédéralisme, on ne perd pas la souveraineté nationale (ex : vision de de Gaule).

I ) L’idée d’Europe jusqu'à 1914 : apports et milieux européistes.

    Nous allons suivre les différents pionniers de l’Europe de l’époque médiéval à nos jours.

    A ) Les motivations des précurseurs européens.

La première motivation reste la paix, par l’établissement d’un lien entre les différents pays européens. S’il les pays sont liés, ils ne pourront pas faire la guerre. Mais le contexte n’est pas favorable dans les temps modernes avec la création des Etats-Nations. Au moyen-âge, ces idées ne sont pas partagées par les peuples, elles sont pensées par les lettrés.

    B) Quelques jalons importants.

- Le premier jalon date du moyen-âge. Il émane d’un milieu de juristes, les légistes. En 1306 (voir chronologie), le premier légiste s’appelle Pierre Du Bois (légiste de Philippe le Bel) reste comme la personne ayant établie le projet le plus ancien d’union Européenne. Il envisage une communauté européenne chrétienne, la religion tient, au moyen-âge, un rôle de matrice de la communauté. Cette communauté est envisagée entre égalité des grands souverains européens de l’époque (sans les peuples). Problème, s’il y a conflit, il y aura possibilité d’arbitrage auprès du pape.  Le but caché de Pierre Du Bois est d’asseoir l’hégémonie du roi de France contre les prétentions des autres états… Surtout face à l’empire Germanique.
- En 1463 il y a George Podiebrad et son Traité d’alliance et confédération…pour résister aux Turcs. Il y a deux idées nouvelles, il dote la confédération d’un budget commun et dote l’Europe d’un embryon d’armée commune européenne. Ce projet d’unité du XV cache aussi le souhait de l’empire Germanique de pouvoir résister aux Turcs.
- Le troisième projet est celui de Sully, ministre d’Henry IV et de son Grand Dessein pour Henri IV. Il prévoit qu’il y aura dans l’avenir quinze pays, au dessus desquels il y aura un gouvernement, un conseil, composé des délégués de chaque état. Ce conseil prendra les décisions pour ses mêmes pays. Il reprend les idées de ses prédécesseurs, y compris celui de cette « armée européenne ». Mais des pensées implicites sous sous-jacentes : donner à Henri IV l’hégémonie de la France.

C ) Profusion de projets au siècle des Lumières, le XVIIIème.

- 1693, le premier projet est celui du créateur de la Pennsylvanie : William Pen, Essai sur une paix européenne organisée. Selon lui, c’est le poids démographique et l’importance économique qui doivent créer la hiérarchie d’importance des états dans le conseil. Une fois de plus il pense l’armée européenne comme moyen de paix. Ce projet a pour but d’assurer la paix, mais il a aussi une deuxième motivation, accroître avec ce traité les échanges internationaux pour augmenter la prospérité. Cet échange se doit aussi culturel pour accroître au sein de l’Europe les pensées des Lumières.
- 1712, Projet de paix perpétuelle de l’abbé Saint-Pierre. Alliance entre les souverains avec un sénat doté de pouvoirs législatifs et judiciaires avec une majorité des trois quarts. Une armée commune avec 24000 hommes par pays signataire. Ce projet n’a qu’un mérite, provoquer la réaction de Rousseau.
- 1761, Contre Projet de JJ Rousseau. Il remet en cause l’Europe des Souverains qui d’après lui n’ont pas envie car pas d’intérêt de faire la paix. Il repense par la Nation, par les Peuples pour engendrer le progrès démocratique. Il remet en cause l’organisation entre souverains. Celui qui veut entrer dans l’Union doit avoir un passeport démocratie.
- Dernier projet, 1795, Kant et son Manuel Perpétuel pour la Paix. Il fait la synthèse de tous les projets antérieurs. Il est le premier à penser l’Europe comme fédération en remettant en cause la souveraineté des Etats. Comme les autres en revanche, il se propose d’avoir pour but  l’arbitrage entre les nations avec une volonté de paix.

II ) La pensée du XIXème siècle fait rayonner l’idée européenne.

Au XIXème la pensée atteint des cercles de penseurs beaucoup plus larges, penseurs, universitaires, politiques, philosophes, scientifiques…Cette pensée est incarnée et diffusée par Victor Hugo qui prononce le 22 août 1849 un célèbre discours en évoquant les Etats-Unis d’Europe, lors d’un congrès des amis de la paix à Paris. Il évoque le thème de fraternité européenne. Cette pensée, lyrique sera diffusée par bribe et par formule auprès des masses populaires.
Cette idée s’est diffusée dans différents milieux au XIXème.
Le premier courant émane des pacifistes. Cette liaison s’effectue grâce au mouvement pacifiste Anglo-saxon avec entre autres des volontés religieuses, la volonté de désarmement des nations et l’arbitrage en cas de conflits. Leur but ? Alléger le budget de l’armée des différents pays.
Les républicains, les démocrates se font aussi les défenseurs de l’Europe, par le républicain italien Mazzini.

A ) Le mouvement stagne en 1848 et 1870.

Mais le XIXème siècle va à l’encontre de l’Europe, c’est l’exaltation des états nations. Proudhon, socialiste utopique est le seul à ce rallier au fédéralisme européen. Les congrès des amis de la paix continuent à ce réunir et sont les seuls porteurs d’une idée européenne et préconise une fédération des peuples d’Europe sous le modèle américain. L’idée perd de sa substance et ce réduit à l’idée de pacifisme. Elle a perdu de sa valeur propre.

B ) La vigueur retrouvée, 1870.

De nouveaux groupes de pression apparaissent, pour la première fois depuis 1870, on sort enfin de l’utopie pour arriver à une véritable doctrine de l’Unité Européenne. L’idée européenne est due à des théoriciens de la science politique et à des juristes. La méthodologie progresse grâce à leurs travaux universitaires. On les trouve en Angleterre, à Haldelberg et en France. En France, les industriels aussi commencent à se pencher sur l’Europe.  A partir de 1890, il est de plus en plus difficile de dégager le combat des pacifistes et celui des européistes. On ne parle plus d’Europe qu’au sein des grands congrès universels pour la paix. Ex : en 1900 se tient à Paris, le congrès des sciences politiques. Dans ce congrès, les Etats-Unis d’Europe sont à l’étude, à travers les moyens de communication.
Bilan, l’idée européenne est restée incantatoire, elle a séduit des hommes brillants mais est restée une affirmation de principe. Mais elle s’est emmêlée avec le pacifisme. Mais ces hommes ont tous posé les problèmes des limites géographiques et des limites fédérales Européennes. Si on entre dans la fédération Européenne, doit-on avoir le même régime politique. Quelle forme doit revêtir l’organisation fédérale. Dans une première partie, l’idée de fédération semblait l’emportée et à la fin du siècle, c’est très nettement la confédération européenne qui prévaut. Est-ce que la fédération doit être une étape vers la fédération Européenne. Quels rapports entre l’Europe et le reste du monde. Toutes les initiatives ont une portée limité car le politique ne prend pas la relève, seuls les penseurs se sont saisis de ces questions.

C ) à la veille de 1914.

Deux idées principales :
Première idée, un monde organisé selon le concert Européen. Deuxième idée, la possibilité d’organiser la paix par le biais d’une unité européenne, ceux qui croient à l’application d’un droit international, à la limitation des armements, à l’arbitrage entre les nations, à la création d’un tribunal international de la paix. Ces hommes qui croient à la justice croient à l’Europe.
A la veille du déclanchement de la guerre, l’idée de L’Europe est, comme la pacifisme en recul, ils sont liés. Il faudra attendre 1918 et la fin de la guerre pour pouvoir revivre l’idée Européenne

Publié dans XXème siècle

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